Peindre avec la terre. Lorsqu’on fait face aux panneaux de céramique de Maximilien Pellet, la formule prend alors tout son sens. L’artiste vogue entre ces deux disciplines, entre art et artisanat, créant un langage qui lui est propre. Inspiré de l’histoire de l’art et l’illustration populaire, Maximilien Pellet propose une imagerie graphique aux couleurs minimalistes, dont la narration s’anime par la matérialité du support. Celui de la terre.
Un travail d’une très grande richesse iconographique, que le jeune créatif déploie à de nombreux domaines. De ses céramiques montées en châssis, telles des peintures, à ses collaborations dans les arts décoratifs, nous partons cette semaine à la rencontre de cet artiste, entre tradition et modernité.
Un travail d’une très grande richesse iconographique, que le jeune créatif déploie à de nombreux domaines. De ses céramiques montées en châssis, telles des peintures, à ses collaborations dans les arts décoratifs, nous partons cette semaine à la rencontre de cet artiste, entre tradition et modernité.
Pourriez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Maximilien Pellet, je suis peintre mais en ce moment je suis plutôt céramiste. J’ai étudié aux Art décoratifs de Paris. J’ai fait Jeune création en 2018. En 2019 j’étais lauréat au prix Marin et au concours d’architecture intérieure de la Villa Noailles avec Zoé Piter. Depuis je collabore avec la galerie Marseillaise DoubleV et avec des décorateurs et des architectes d’intérieurs .
Vous avez d'abord débuté avec la sérigraphie et la gravure, puis vous vous êtes tourné vers la céramique. Que vous apporte cette pratique dans votre recherche artistique par rapport à la sérigraphie?
La céramique me permet une mise à distance du motif représenté, notamment par sa connotation « décorative ». Cette distance me permet d’examiner et de manipuler les codes d’une imagerie de façon à l’assimiler. Pour d’autres raisons, l’image reproduite permet aussi ce travail là. Et de ce point de vue là, mon apprentissage de la sérigraphie a eu une certaine d’importance.
Vous pratiquez la technique de la céramique émaillée sur châssis. Vos oeuvres ont alors des dimensions de tableaux de petites à moyennes dimensions. Pourriez-vous nous expliquer ce choix et cette idée de pratiquer cette technique sur châssis?
Il n’y a pas eu vraiment de choix. Je fais de images, alors je continue à les montrer au mur, comme un peintre. C’est un peu comme si j’avais commencé à peindre avec de la terre. La faïence a modifié mon rapport à la production mais pas vraiment ma façon de montrer mon travail. D’ailleurs la dimension murale est présente dans mon travail depuis plusieurs années, la céramique me permet de m’inscrire pleinement dans cette tradition.
Les motifs de vos oeuvres sont très géométriques, épurés où des personnages se dessinent dans vos compositions très organisées et soignées. Pourriez-vous nous décrire votre processus créatif?
Je dessine beaucoup. Je reprends un dessin plusieurs fois jusqu’à obtenir un tracé qui me plaît : celui que je vais reproduire dans la terre. Dans la terre je n’ai pas le droit à l’erreur, c’est un peu comme de la calligraphie, alors je m’exerce avant dans mon carnet. Mais parfois je procède un peu différemment...
La part du blanc occupe une place importante dans vos pièces. Pouvez-vous nous en parler?
Ce n’était pas vraiment le cas. C’est même assez récent. Et à vrai dire je ne m’étais pas posé la question. C’est peut être une façon de mettre d’avantage l’accent sur la ligne et sur le dessin.
Votre travail est multiple et jongle entre l’art et l’art décoratif. Vous avez réalisé des collaborations avec notamment la designer India Madhavi pour du mobilier. Est-ce que votre processus créatif change selon le contexte de vos créations ?
Non, techniquement pas vraiment. Dans le cas de collaboration, c’est pareil, je dessine et il y a évidement des échanges autour du dessin et des couleurs qui peuvent m’entraîner ailleurs et c’est une bonne chose. Dans le meilleur des cas j’en profite pour essayer de nouvelles choses.
Quelles sont vos influences? Les couleurs mais aussi l'esthétique nous rappellent l’avant-garde artistique notamment.
Oui c’est le cas de mon exposition personnelle à la Galerie DoubleV, dans laquelle j’ai fait un certain nombre de référence à cette période là. Mais en dehors de l’histoire de l’art, c’est dans les livres illustrés que je trouve des choses. Encore une fois dans l’image reproduite... j’en collectionne de différentes époques, souvent des encyclopédies pour enfant. Ce que je préfère c’est justement quand l’histoire de l’art s’y trouve assimilée par l’illustration populaire.
Récemment, nous avons pu voir certaines de vos oeuvres à la foire Art Paris avec la Double V Gallery et également à l’occasion de votre collaboration avec India Madhavi. Quels sont vos projets dans les mois à venir?
Je serais de nouveau aux côtés de DoubleV d’abord au Carreau de temple pour le Salon Galeriste (en octobre) puis pour un Solo à Rotterdam (en février). A côté de ça je prépare une exposition en duo avec Antoine Liebaert, qui aura lieu en janvier dans La Borne à Dreux.
Si vous voulez connaitre l'actualité de l'artiste, rendez-vous sur le site de la Double V Gallery:
https://www.double-v-gallery.com/maximilien-pellet/