Une peinture du spontané, dictée par les sensations. C’est l’oeuvre poignante de Maxime Biou. Marqué par la peinture anglaise, le jeune artiste français nous subjugue par ses figures familières et pourtant distantes, par ses espaces dépouillés de tous repères spatio-temporels. Libre à nous, spectatrices et spectateurs, d’imaginer le sujet de la scène. Et n’est-ce pas la toute la beauté de l’art ? Laisser notre esprit vagabonder dans une oeuvre et faire jaillir de notre imagination mille et une interprétations ? Maxime Biou en a fait sa force dans sa peinture intimiste et expressive. 
On vous présente son oeuvre cette semaine. Sensible, spontanée et libre !

L'artiste, Maxime Biou


Peux-tu te  présenter ?

J’ai commencé à peindre peu avant mon entrée aux Beaux-Arts de Paris. Dont j’ai été diplômé en 2019 après avoir suivi mes 5 années d’études dans l’atelier de François Boisrond.
J’ai ensuite eu l’occasion d’exposer mon travail avec les autres artistes nommés pour la Bourse Revelation Emerige 2019. Suite à cette exposition, j’ai reçu le prix Fénéon ainsi que le Prix Yishu 8, ce dernier donnant lieu à une résidence d’artiste à Pékin, dans laquelle je n’ai malheureusement pas encore pu m’y rendre.

Lorsqu’on observe tes œuvres dans leur ensemble, il s’en détache une gamme chromatique: un noir puissant contrastant avec un blanc très franc. Ta palette de couleur procure un aspect mélancolique dans tes représentations. Peux-tu nous en parler ?

En effet, disons que mon travail est imprégné par mes sensations, il ne s’agit donc pas vraiment d’un choix conscient.
Ludovic Camille, huile sur toile, 2019, 130x162 cm
Ludovic Camille, huile sur toile, 2019, 130x162 cm

Les représentations animalières semblent avoir aussi une place importante dans ta  création. Peux-tu nous en dire quelques mots? 

En fait, je ne fais que représenter les choses qui me touchent sensiblement au quotidien, ou qui m’ont profondément marqué à un moment donné, et les animaux en font souvent partie.

Tu représentes majoritairement ton entourage, ce sont d’ailleurs des figures dont le spectateur cherche le regard. Que souhaites-tu transmettre ?

Je ne sais pas si je souhaite transmettre quelque chose de bien spécifique. Là aussi, le choix de la pose et la représentation se font spontanément.
Sophia chemise blanche, 2019, huile sur toile, 46x48cm
Sophia chemise blanche, 2019, huile sur toile, 46x48cm
Cheval blanc, 2019, huile sur toile 146x162cm
Cheval blanc, 2019, huile sur toile 146x162cm
 Chacun de tes portraits sont globalement représentés dans de grands formats. Tes personnages sont souvent centrés et les espaces autour dépouillés voire abstraits. Ils ne permettent pas d’avoir d’éléments spatiotemporels. Que signifient ces espaces dans ton iconographie ? Cherches-tu à laisser une libre interprétation au spectateur?

C’est tout à fait juste. Je dirais que ces espaces participent à la lecture et à l’appréhension du tableau, mais une fois encore, il s’agit d’un résultat assez spontané.
La libre interprétation du spectateur est pour moi une chose essentielle en art. 
Naufragés, 2019, huile sur toile, 162x195 cm
Naufragés, 2019, huile sur toile, 162x195 cm
Perle III, 2019, huile sur toile, 100x130 cm
Perle III, 2019, huile sur toile, 100x130 cm

La peinture anglaise (Bacon, Lucian Freud) semble être une forte inspiration. Peux-tu nous parler de tes influences ? (Tant picturale que dans ta vie quotidienne.)

La peinture anglaise fut effectivement au départ de mon envie de peindre, mais j’ai rapidement découvert les maitres, comme Rembrandt, Titien, Velasquez.. et puis Corot, Manet, Gauguin et les Nabis Vuillard et Bonnard, Matisse, Paula Modersohn-Becker, Borremans etc..
Mais mon inspiration première reste la nature et les choses qui m’entourent quotidiennement. Les rencontres et les moments passés. 
Nues, 2019, 162x146cm
Nues, 2019, 162x146cm
Plante verte I, 2020, huile sur toile, 100x81cm
Plante verte I, 2020, huile sur toile, 100x81cm

As-tu des projets en cours ou à venir? 

J’ai eu la chance d’être sélectionné pour recevoir le prix de peinture d’encouragement de l’académie des Beaux-arts mais je ne pense pas que la cérémonie aura lieu comme prévue, en novembre.
Il est assez difficile d’avoir des projets en cette période, mais je continue de peindre au rythme de mes sensations, en attendant de pouvoir partir en Chine, ou de prévoir une exposition lorsque les conditions le permettront.
Onie I, 2019, huile sur toile, 97x116 cm
Onie I, 2019, huile sur toile, 97x116 cm
Camille endormie, 2020, huile sur toile, 46x55cm
Camille endormie, 2020, huile sur toile, 46x55cm
Toutes les oeuvres de Maxime Biou sont à retrouver sur son site :
http://maximebiou.com
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