Cette semaine c’est avec joie que j'ai reçu la peintre Margaux Meyer.
Étudiante en dernière année aux Beaux-Arts de Paris à l’atelier de Tim Eitel, l’artiste m’a ouvert les portes de son atelier, il y a quelques semaines. Écouter l’artiste s’exprimer sur son travail est passionnant. Car si l’artiste se consacre pleinement à la peinture, sa recherche picturale se porte beaucoup sur le rendu plastique des propriétés d’ images mécaniques comme celles des photographies ou celles des images virtuelles projetées sur des écrans. La matérialisation de la lumière est essentielle dans son travail et l’artiste y parvient au moyen de couleurs impressionnantes et saisissantes. A travers ce travail de surfaces lumineuses, l’artiste tente de matérialiser souvent l’intériorité des êtres, les sentiments qui les connectent ou les séparent. En résulte des surfaces tantôt surexposées et tantôt aux tonalités sourdes. Un dialogue opère toujours et une narration se crée. Car avec la couleur l’artiste suggère toujours un état émotionnel ou traduit une atmosphère souvent de chaleur étouffante. Apparaît à la surface des couleurs inédites et des vibrations colorées. Entre éléments indicibles et éléments perceptibles l’œuvre de l’artiste oscille.
Alors si toucher l’essence même des êtres et des choses l’intéresse, l’artiste tente d’aller encore plus loin dans cette recherche avec sa série « Xray » que vous découvrirez à travers les visuels que j'ai choisis.
Margaux Meyer est une coloriste exceptionnelle et elle parvient à fixer avec elle une lumière multiple. À travers ses portraits, ses natures mortes ou ses paysages, l’artiste réalise des motifs qui fixent des sentiments et des sensations souvent indicibles.
Étudiante en dernière année aux Beaux-Arts de Paris à l’atelier de Tim Eitel, l’artiste m’a ouvert les portes de son atelier, il y a quelques semaines. Écouter l’artiste s’exprimer sur son travail est passionnant. Car si l’artiste se consacre pleinement à la peinture, sa recherche picturale se porte beaucoup sur le rendu plastique des propriétés d’ images mécaniques comme celles des photographies ou celles des images virtuelles projetées sur des écrans. La matérialisation de la lumière est essentielle dans son travail et l’artiste y parvient au moyen de couleurs impressionnantes et saisissantes. A travers ce travail de surfaces lumineuses, l’artiste tente de matérialiser souvent l’intériorité des êtres, les sentiments qui les connectent ou les séparent. En résulte des surfaces tantôt surexposées et tantôt aux tonalités sourdes. Un dialogue opère toujours et une narration se crée. Car avec la couleur l’artiste suggère toujours un état émotionnel ou traduit une atmosphère souvent de chaleur étouffante. Apparaît à la surface des couleurs inédites et des vibrations colorées. Entre éléments indicibles et éléments perceptibles l’œuvre de l’artiste oscille.
Alors si toucher l’essence même des êtres et des choses l’intéresse, l’artiste tente d’aller encore plus loin dans cette recherche avec sa série « Xray » que vous découvrirez à travers les visuels que j'ai choisis.
Margaux Meyer est une coloriste exceptionnelle et elle parvient à fixer avec elle une lumière multiple. À travers ses portraits, ses natures mortes ou ses paysages, l’artiste réalise des motifs qui fixent des sentiments et des sensations souvent indicibles.
Peux-tu te présenter?
Je suis née à Suresnes en 1998, je vis et travaille à Paris. Dès mes 4 ans, j’ai déménagé à l’étranger avec ma famille et ai vécu en Grèce et en Asie jusqu’à la fin du lycée. Je suis rentrée à Paris pour faire une prépa avant d’intégrer l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux-arts de Paris, dans l’atelier de Tim Eitel. Je dessine depuis toute petite, et la peinture est venue assez tôt aussi. C’est au lycée que j’ai compris que ça allait prendre davantage de place dans ma vie.
" Dans mes peintures, il y a toujours une forme de contact, qu’il soit physique ou autre. Je pense que ce lien permet de faire circuler des choses. Ainsi, il est souvent question d’empathie. "
Sur tes grands formats tu réalises des scènes dans lesquelles tu portraitures plusieurs personnages. Même si nous observons un groupe, donc une unité, on remarque que tes personnages semblent pleinement autonomes et plongés dans leur intériorité. L’environnement ne semble pas toujours avoir un impact sur eux. Peux-tu nous parler de cette recherche?
C’est quelque chose qui m’intéresse, les différentes temporalités qu’il peut y avoir au sein d’un groupe. Même si nous sommes ensemble, on peut rarement mesurer la temporalité et l’état d’esprit des autres. Néanmoins, dans mes peintures, il y a toujours une forme de contact, qu’il soit physique ou autre. Je pense que ce lien permet de faire circuler des choses. Ainsi, il est souvent question d’empathie.
J’ai constaté que tu travaillais aussi le double portrait dans lequel tu projettes un dialogue silencieux. Une certaine force en émane. Peux-tu nous parler de ce travail et de la façon dont tu arrives à le matérialiser?
Il s’agit d’une toile où deux personnages sont couchés, l’un à côté de l’autre sur un tissu fleurit. Un espace vide les sépare. J’ai voulu exagérer ce vide pour laisser de la place à ce qui circule entre les deux personnes.
J’ai réalisé deux plus petits portraits de cette peinture. Ces petits formats fonctionnement finalement sans la grande toile avec une démarche analogue. Les yeux fermés amènent à penser une intériorité. Un rapport se crée entre les deux personnages entre concentration optique et dispersion matérielle. Tandis que l’un s’abstrait, l’autre apparait comme un souvenir mnésique ou rétinien, une « after image ». La lumière passe de l’un à l’autre comme par un champ magnétique; le vide devient alors connecteur.
Plusieurs de tes personnages sont colorés comme s’ils avaient été exécutés à la sanguine tandis que d’autres sont baignés par une lumière vive venant aplanir leurs traits. Que cherches-tu à traduire à travers ces deux chromatismes?
Dans les deux cas je cherche à montrer une forme d’insolation. D’une part, l’hyper-saturation de la peau évoque le coup de soleil, et d’une manière plus fantomatique, une persistance retienne avec une lumière forte diffusée par en dessous. Le côté un peu gélatine fait échos à la photographie et par conséquent, à une surface photosensible qui m’intéresse. D’autre part, les personnages peints en peu de coups de pinceaux sont comme surexposés. La lumière efface tous les traits, et supprime des données, comme le soleil efface les couleurs sur le long terme. Il y a ainsi une sensation de temps de « pose ».
Tes personnages, dans tes scènes, tu les fais évoluer sur un fonds souvent uni ou très dépouillé. Est-ce pour toi une façon d’orienter les regards sur tes personnages?
Oui, mais surtout de me concentrer sur une forme d’intériorité et simplifier ce que j’ai à dire dans une image.
Ces scènes, les images-tu ou sont-elles issues de ta vie quotidienne? Peux-tu nous dire quelques mots sur ton processus créatif?
J’ai beaucoup de reproductions de peintures à l’atelier, ainsi que des images trouvées. De plus en plus, je compose mes peintures à partir de plusieurs images personnelles, parfois des photos argentique. Je passe ensuite par le dessin pour composer la peinture. Je commence une toile par un dessin en transparence. J’y inscris toutes les lumières. C’est ce qui me permet de connecter les éléments entre eux, comme un plan sensible sous-jacent. La suite, c’est beaucoup plus intuitif.
Tu réalises également des petits formats où des objets semblent comme passés aux rayons x. Il n’en reste que leur contours. Peux-tu nous parler de cette recherche ? Et peux tu-nous dire quelques mots sur ton rapport à l’image ?
J’ai réalisé une série de petits formats en reprenant l’idée de sacs scannés sous rayons X. Ce qui m’intéresse ici c’est une forme de rayonnements qui pénètrent sous la peau. Dans l’une des peintures, la anse rappelle un cordon ombilical et renvoie à l’intérieur du corps. C’est une série qui est encore en recherche, mais la lumière qui vient d’en dessous peut aussi faire échos à l’écran d’ordinateur et devenir quelque chose qui émet de la lumière,
Dans mes peintures, plusieurs motifs se répètent, ça me permet de faire circuler des éléments d’une peinture à l’autre. Les images m’intéressent lorsqu’elles portent plusieurs sens cachés.
Sur plusieurs de tes compositions, notamment sur tes petits formats, tu fais intervenir des couleurs très vives venant contraster avec le sujet représenté. Que cherches-tu à traduire avec ces rehauts de couleurs vives voire fluorescentes?
La peinture compose plusieurs espaces et temps sur un même plan. La couleur met en avant certains détails ou crée une narration dans le temps.
Les couleurs très vives donnent une charge à la surface. Presque irradiée, c’est comme s’il en émanait une chaleur intense. Cette vibrance évoque la fusion, et donc le mouvement, une certaine forme de vie. Par ailleurs, les couleurs fluo me rappellent les surfaces plastiques à la piscine l’été et en même temps quelque chose de très toxique. J’aime bien cette ambivalence.
Quelles sont tes principales influences créatrices?
Je regarde beaucoup le travail de Miriam Cahn. Elle vient modifier les corps au fur et à mesure des couches dans ses peintures; ce qui ajoute, selon moi, énormément de sens à ses images. Je trouve son travail très fort. Je reviens constamment aux peintures de Francis Bacon, ainsi que Maria Lassnig. J’aime beaucoup le travail de Cézanne, et Matisse, pour la couleur. Et il y a chez Hopper une lumière à la fois agréable et terriblement intense dans ses scènes qui m’intéresse.
Les films de Gus Van Sant sont également une grande inspiration pour moi.
As-tu des projets en cours ou à venir à nous partager?
Je prépare mon diplôme de sortie des Beaux-arts de Paris pour juin 2022.
Pour continuer à découvrir le travail de Margaux Meyer
rendez-vous sur sa page Ig:
Et sur son site internet: