Ce sont d’immenses paysages profonds et vibrants, ce sont des oiseaux géants qui ponctuent l’œuvre du peintre français, Lou Ros.
Ses œuvres, caractérisées notamment pour ses grandes dimensions, invitent le spectateurs à s’y projeter et à s’y confronter. Si ses paysages, « Vanishing area » sont abstraits et réalisés souvent sur de grandes surfaces et si ses oiseaux intitulés « Cuicuis » sont figuratifs et ont la particularité d’être réalisés sur des surfaces autonomes et préalablement découpées suivant la forme de l’oiseau, ils se répondent pleinement. C’est l’application de la couleur pleinement libre sur chacune de ces vastes surfaces qui les lie. Appliquée en large aplat, c’est en jouant avec différents médiums, pastels, acrylique, peinture à spray que Lou Ros parvient à leur donner beaucoup de profondeur et de vie. Ses deux sujets de prédilections se rapprochent aussi pour leur autonomie. Les paysages n’indiquent jamais de repères précis et exclus toute présence humaine ou animale. Tout comme ses oiseaux découpés sont isolés de tout contexte spatio-temporels, évoluant librement dans l’espace.
C’est une nature pleinement préservée que l’artiste nous invite à contempler.
Dans cet entretien, Lou Ros revient sur son parcours, s’exprime sur son attachement pour la nature et plus particulièrement pour les oiseaux. Le peintre décrit également l’évolution de sa pratique et son processus créatif.
Ses œuvres, caractérisées notamment pour ses grandes dimensions, invitent le spectateurs à s’y projeter et à s’y confronter. Si ses paysages, « Vanishing area » sont abstraits et réalisés souvent sur de grandes surfaces et si ses oiseaux intitulés « Cuicuis » sont figuratifs et ont la particularité d’être réalisés sur des surfaces autonomes et préalablement découpées suivant la forme de l’oiseau, ils se répondent pleinement. C’est l’application de la couleur pleinement libre sur chacune de ces vastes surfaces qui les lie. Appliquée en large aplat, c’est en jouant avec différents médiums, pastels, acrylique, peinture à spray que Lou Ros parvient à leur donner beaucoup de profondeur et de vie. Ses deux sujets de prédilections se rapprochent aussi pour leur autonomie. Les paysages n’indiquent jamais de repères précis et exclus toute présence humaine ou animale. Tout comme ses oiseaux découpés sont isolés de tout contexte spatio-temporels, évoluant librement dans l’espace.
C’est une nature pleinement préservée que l’artiste nous invite à contempler.
Dans cet entretien, Lou Ros revient sur son parcours, s’exprime sur son attachement pour la nature et plus particulièrement pour les oiseaux. Le peintre décrit également l’évolution de sa pratique et son processus créatif.
" Enfant je voulais être ornithologue j'ai donc décidé de peindre des oiseaux en voie d'extinction et des paysages pour tenter de sensibiliser sur ce sujet. "
Lou Ros
Peux tu te présenter ?
Bonjour ! Je m'appelle Lou Ros j'ai 39 ans je vis à Paris. J'ai commencé à peindre quand j'avais 17 ans et il n'y avait aucun but au début, c'était vraiment pour m'amuser. J'ai démarré en faisant du graffiti et je me suis progressivement intéressé à la peinture.
Ton travail s’articule principalement autour de la représentation de paysages et celle d’oiseaux. La nature est centrale dans ton travail et la présence humaine n’est jamais suggérée. Peux-tu nous parler de ces deux pans de ton travail?
En effet les premieres années de peinture j'ai fait des portraits d'humains en peignant des amis, des connaissances ou des images qui me parlaient. En 2016 je me suis rendu compte que je passais un peu à coté de ma pratique par rapport aux travaux qui me touchaient. Je veux dire que je trouvais encore plus intéressante une oeuvre quand la réflexion ou l'explication qui mène à cette oeuvre est en corrélation avec celle-ci. J'ai décidé de changer radicalement mon travail à ce moment-là. Enfant je voulais être ornithologue j'ai donc décidé de peindre des oiseaux en voie d'extinction et des paysages pour tenter de sensibiliser sur ce sujet.
D’ailleurs, les oiseaux sont toujours représentés sur des fonds abstraits et les paysages ne suggèrent pas le passages d’oiseaux…
Oui, j'essaye de peindre les oiseaux de la même manière que je faisais des portraits d'humains car pour moi une vie animale est une vie. C'est également pour ça qu'ils sont parfois à échelle humaine. A contrario dans un paysage j'essaye de ne donner aucun indice sur la temporalité et même si les oiseaux sont un peu des dinosaures, je n'y montre que des indices invisibles pour le spectateur comme un lac ou un nuage en forme d'oiseau...
Si tes paysages sont abstraits, leur organisation horizontale permet toujours des repères visuels. On remarque la part du sol, l’horizon et la part du ciel. On distingue parfois des éléments ou signes figuratifs : une lune, la silhouette d’une montagne, la suggestion de la mer, une perpective créant une profondeur … Peux-tu nous exprimer ce que tu souhaites matérialiser à travers ces paysages ?
Je pars de captures d'écrans ou de photos pour avoir une base de couleurs réalistes comme un rose qui va bien avec un marron. Ce qui me permet de démarrer sur quelque chose et de m'écarter facilement de la figuration en rappelant des gammes qui existent dans la nature. Parfois elles disparaissent plus ou moins en fonction des couches de peinture. Quand je pars dans l'abstraction je ramène certains aspects qui leurrent le cerveau par rapport à un ciel, de l'eau ou la terre.
Tu utilises la penture en spray donnant un aspect plus « flou » des contours comme si tu souhaitais ne pas figer les paysages et leur donner un aspect vivant, en mouvement : la lumière et les éléments semblent évoluer dans tes tableaux. Est-ce le cas ? As-tu toujours travaillé avec la peinture en spray ?
Oui c'est bien le cas ! J'ai approché la peinture en commençant avec des sprays et j'ai conservé les avantages de ce médium encore aujourd'hui. Mais n'ayant pas fait d'école d'art je suis plutôt habitué à utiliser n'importe quoi pour arriver au rendu souhaité (pastel crayons etc ). Avec le temps, faire la ligne d'horizon en spray est presque devenu une signature et ça me permet de tromper un peu l'œil.
Certains de tes paysages ont la particularité d’être immenses. Leur échelle nous permet de se projeter pleinement dedans. Qu’est-ce qui t’intéresse dans ta pratique picturale de peindre dans une telle échelle ?
En démarrant la série sur les paysages, j'avais une image du petit paysage qui me dérangeait et les neufs premiers paysages que j'ai faits faisaient trois mètres par deux. Ça me permettait d'avoir une gestuelle particulière dans laquelle j'étais vraiment à l'aise. J'ai depuis appris l'importance du plus petit format. Mais la première envie était de faire très grand : pour le geste, pour l'immersion du regardeur.
De la même façon, tu représentes parfois des oiseaux sur des toiles de moyens formats et d’autres quittent la surface de la toile pour être représentés sur du bois taillé sur mesure à la taille de l’oiseau. Ils passent de motifs pictural à d’immenses oiseaux autonomes. Comment t’est venu cette idée et que souhaites-tu susciter chez le regardeur en les représentant en grande dimension ?
J'ai voulu sortir du format carré / rectangle qui devient extrêmement redondant lorsque l'on fait de la peinture. Comme je faisais souvent des fonds monochromes sur les peintures d'oiseaux j'ai décidé de me focaliser sur la forme de l'oiseau qui serait plutôt figurative et qui me permettrait de peindre de la même manière que dans un paysage, en ayant déjà les contours de l'oiseau. Cela me permettait de lier mes deux intérêts. J'espère en faisant cela que d'avoir un oiseau à échelle humaine en face de soi provoque une réaction d'équivalence par rapport à nous.
Quelles sont tes influences artistiques ?
Je regarde beaucoup de peintures de films de sculptures et installations. Même si c'est loin de mon domaine, j'aime bien voir ce que les gens font et je crois que tout ce que je vois me sert d'inspirations/influences.
Quel est ton processus créatif habituel ?
Si je pouvais je ne travaillerais presque que la nuit. Depuis toujours j'aime le côté paisible de la nuit. Mon processus est d'aller à l'atelier tous les jours en début d'après midi. J'y reste jusque 20h/21h (sauf quand je suis en retard sur mon programme ! ) que j'arrive à créer ou non. Parfois je démarre une pièce, parfois j'en avance ou en retouche une. C'est assez simple pour les paysages car c'est sur toile, je démarre avec quelques lignes et je brode là dessus. Tout peut changer assez vite et ça ne m'inquiète pas. Pour les oiseaux découpés par contre, je travaille sur la forme sur mon téléphone, ensuite je découpe cette forme puis la peint en blanc pour travailler dessus. Je n'ai pas une idée exacte de la forme finale car j'ai fini par me rendre compte que ça me bridait quand je voulais sortir de l'envie de départ. Je me laisse guider et avec l'expérience je finis par trouver quelque chose ! La plupart du temps en tout cas !
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