Dessin, peinture, installation, scénographie, illustration, édition… autant de médiums et domaines artistiques que l’artiste française Julie Safirstein s’empare et explore. Une manière pour l’artiste d’y developper son propre langage qui y est chaque fois renouvelé ! Inspirée par la nature, par ses formes simples et son evolution aussi chaotique que régulière, son oeuvre établit à son tour un dialogue constant avec son environnement. Espaces, objets, spectateurs, une multitude d’éléments viennent interagir avec le travail de Julie Safirstein, qu’elle intègre pleinement dans sa réflexion et dans son oeuvre finale. L’artiste, en répondant à nos question, nous a permis d’entrer dans son univers créatif et on vous le partage à notre tour tout au long de la semaine et jusque dans son atelier!
Pourriez-vous nous faire une petite présentation de vous?
Je suis une artiste visuelle française. Je suis née en 1977, je vis et je travaille à Paris. J’ai étudié le graphisme et l’illustration à L’Institut Supérieur des Arts Appliqués à Paris, puis la peinture à l’École des Beaux-Arts de Marseille.
Pourriez-vous nous parler de votre travail?
Mon travail se développe dans différents champs des arts visuels : dessin, peinture, installation, scénographie, création de motifs et d’objets, illustration.
Il n’y a pas de hiérarchie au sein de mes réalisations, si mes travaux d’atelier nourrissent tout le reste, l’inverse est également vrai, et cette gymnastique entre différents projets m’est indispensable pour nourrir l’ensemble de ma production. Que l’objet soit un livre, une peinture ou un décor, je cherche toujours à simplifier au maximum les formes qui vont dialoguer. J’élimine tout ce que je juge accessoire, dans le but de faire ressortir la force maintenue. Ces dessins très épurés sont entre figuratif et abstraction. Ils évoquent, sans illustrer.
Le papier semble être votre médium de prédilection (sculptures/, installations, éditions, œuvres sur papier ). Pouvez-vous nous décrire ce qui vous intéresse tout particulièrement dans l’usage du papier?
J’aime les matériaux « nobles » et le papier en fait partie. J’utilise quasiment toujours le même papier, qui a un grain, un grammage et un blanc particulier. Si la couleur est au cœur de mon travail, le blanc a en réalité une très grande importance. Sans ce blanc qui entoure et qui rythme, je n’obtiendrais pas ce que je recherche.
Vous avez travaillé avec Hermès à une scénographie de sa boutique et de ses vitrines avec vos œuvres. Il semblerait que vous accordiez une place importante à l’espace et du rapport qu’il entretient avec vos œuvres qui s’y meuvent. Pouvez-vous nous en parler ?
J'accorde une place importante au dialogue ; le dialogue entre deux formes, entre un texte et une image, entre une œuvre et l’espace dans lequel elle se meut, mais aussi à l’interaction entre une oeuvre et celui qui la regarde. Une grande partie de mes peintures et sculptures questionnent notre perception visuelle. En fonction de là où nous nous trouvons, en fonction de l’éclairage et du moment de la journée, la perception que nous en avons change. Je cherche à faire ressortir, grâce à ce dialogue entre l’œuvre, le spectateur, l’espace et le temps ; un mouvement, mais aussi à proposer une respiration dans laquelle nous pouvons nous plonger pour échapper à la rapidité du monde actuel.
Donnez-nous 5 mots qui définiraient votre travail.
Couleur
Perception
Jeu
Dialogue
Poésie
Quelles sont vos inspirations dans votre processus créatif ?
Les thèmes que je choisis sont souvent issus de la nature; formes végétales, paysages, couleurs, lumière et contrastes. Sous l’apparent chaos de la nature, il y a un ordre caché, que l’on peut observer par exemple dans la symétrie des végétaux. La vibration créée par cette confrontation m’émeut et je cherche à en restituer une partie. Mais choisir un thème reste pour moi avant tout un prétexte pour créer un vocabulaire de formes que je peux décliner, à partir duquel un jeu d'assemblage, de combinatoire, de mise en série ou en réseau, peut se développer.
Qu’est-ce qui vous a poussé dans cette voie?
Petite, j’ai fait beaucoup de théâtre, je voulais être comédienne. Et puis j’ai tourné dans un film et cela ne m’a pas plu. J’ai alors pensé faire des affiches pour le théâtre car déjà le rapport texte-image m’intéressait. J’ai fait une école d’arts appliqués à Paris en graphisme-illustration, puis les Beaux-Arts à Marseille en peinture. Je crois que grâce aux approches très différentes de ces deux écoles, petit à petit j’ai trouvé mon langage.
Malgré la situation, avez-vous des projets?
J’ai plusieurs projets en cours mais tous sont un peu retardés. Je ne peux malheureusement n’en dévoiler qu’un pour le moment, mon prochain album jeunesse, « Et j’ai rêvé le jour », qui sortira aux éditions Albin Michel Jeunesse dans la collection Trapèze. Ce livre de 80 pages fait un parallèle entre la création artistique et la création du monde. Cet album me tient très à cœur, c’est la première fois que j’écris une narration.
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