Johan Larnouhet, Macha (reflexion), 2025, oil on canvas, 22 x 14 cm
Johan Larnouhet, Macha (reflexion), 2025, oil on canvas, 22 x 14 cm
Galerie Elsa Meunier est heureuse de présenter « Inner Selves », la deuxième exposition personnelle du peintre Johan Larnouhet. À cette occasion, l’artiste dévoile un ensemble inédit d’œuvres.
Dans les toiles de Johan Larnouhet, les visages ne cherchent pas à séduire, ils ne performent rien. Modèle somnolant, lectrice absorbée, corps recroquevillé, presque refermé sur lui-même, concentré dans le rectangle d’un écran, dans une pensée. Une présence recueillie, discrète, sensible. On pense à Vermeer, bien sûr : cette manière de peindre des femmes en train de lire, d’écrire ou de rêver, à la lumière d’une fenêtre. Mais aussi à Vuillard, pour cette capacité à faire affleurer une vie intérieure dans les plis du domestique, dans la tension silencieuse d’un appartement. Il y a dans ces œuvres une part de candeur, une mémoire d’enfance, une perception non hiérarchisée des choses – un duvet qui glisse, une main manucurée sur une jupe, un verre à pied solitaire. Tous ces fragments sont recueillis par un même regard, une forme de justesse affective proche de celle de Bonnard ou d’Hockney. Le spectateur circule entre l’intime et l’extérieur, entre le dedans et le dehors – car l’architecture même semble abriter une vie intérieure diffuse. Parmi l’archipel des HLM, une tour émerge ; le jour en révèle la géométrie, la nuit en laisse deviner la respiration. Loin d’être un simple décor, elle incarne un heimat – un lieu d’appartenance, un foyer familier qui reflète l’identité du sujet. Chez Johan Larnouhet, ces images familières surgissent d’une surface déjà baignée de lumière. Avant même le dessin, il y a la préparation, presque rituelle, de la toile. Elle est tendue, enduite à la caséine, ce liant ancestral qui lui confère la matité veloutée des fresques du Quattrocento et une porosité propice à la respiration lente des couches à venir. Sur ce fond pâle, l’artiste applique un jus coloré, souvent vif, presque inattendu, comme un premier souffle, une humeur initiale, un climat qui imprégnera toute la composition. Vient ensuite un tracé volontaire, fluide, définitif, qui donne au geste sa forme, à la figure sa place. Un trait concis, à la manière de Piero della Francesca : mesuré, équilibré, qui ancre les corps dans l’espace avec une gravité silencieuse. Puis, par couches légères, les glacis s’installent. Transparents ou laiteux, parfois mêlés à un peu de vernis damar, ils modulent les volumes, atténuent ou éveillent un repli de drap, une ombre sur un visage. Cette recherche ne se fait pas sans écueil. Johan Larnouhet n’hésite pas à reprendre, effacer, détruire, pour retrouver une ligne plus juste, une couleur plus accordée. Ce qui paraît fluide ou serein dans l’image finale est souvent le fruit d’un ajustement patient, humble, qui privilégie l’intensité à la démonstration de virtuosité. Chaque tableau cherche, lentement, un point d’équilibre entre l’éclat et le silence. Le peintre s’ancre dans la précision et la justesse de la Nouvelle Objectivité, peignant sans artifice visages et scènes urbaines, exposant la condition humaine. Ce regard objectif associé à la couleur – ni maniériste, ni pop mais expressive – fait affleurer l’intériorité de chaque sujet.
Enzo Menuge

Galerie Elsa Meunier is delighted to present “Inner Selves”, the second solo exhibition by painter Johan Larnouhet. On this occasion, the artist is unveiling a previously unseen body of work.
In Johan Larnouhet's paintings, the faces don't try to seduce, they are not performing. A sleepy model, an absorbed reader, a body curled up, almost closed in on itself, concentrated in the rectangle of a screen, in a thought. A quiet, discreet, sensitive presence. We are reminded of Vermeer, of course: the way he paints women reading, writing or dreaming in the light of a window. But also Vuillard, for his ability to bring out an inner life in the folds of domesticity, in the silent tension of a flat. There is an element of candour in these works, a memory of childhood, a non- hierarchical perception of things - a slippery duvet, a manicured hand on a skirt, a solitary stemmed glass. All these fragments are captured by the same gaze, a kind of emotional accuracy akin to that of Bonnard or Hockney. The viewer moves between the intimate and the external, between inside and outside - for the architecture itself seems to harbour a diffuse inner life. Among the archipelago of public housing, a tower stands out; daylight reveals its geometry, night reveals its breathing. Far from being a simple setting, it embodies a heimat - a place of belonging, a familiar home that reflects the subject's identity. In Johan Larnouhet's work, these familiar images emerge from a surface already bathed in light. Even before the drawing, there is the almost ritual preparation of the canvas. The canvas is stretched, coated with casein, the ancient binding agent that gives it the velvety mattness of Quattrocento frescoes and a porosity that allows the layers to breathe slowly. On this pale background, the artist applies a colour wash, often vivid, almost unexpected, like a first breath, an initial mood, a climate that will permeate the entire composition. Next comes a deliberate, fluid, definitive line that gives the gesture its shape and the figure its place. A concise line, in the manner of Piero della Francesca: measured, balanced, anchoring the bodies in space with silent gravity.Then, in light layers, the glazes set in. Transparent or milky, sometimes mixed with a little damar varnish, they modulate the volumes, soften or awaken a fold in the sheet, a shadow on a face. This research is not without its pitfalls. Johan Larnouhet does not hesitate to rework, erase and destroy in order to find a more accurate line or a more harmonious colour. What appears fluid or serene in the final image is often the result of a patient, humble adjustment that favours intensity over a display of virtuosity. Each painting slowly seeks a point of balance between brilliance and silence. The painter is rooted in the precision and accuracy of New Objectivity, painting faces and urban scenes without artifice, exposing the human condition. This objective gaze, combined with colour - neither mannerist nor pop, but expressive - brings out the interiority of each subject.
Enzo Menuge


Johan Larnouhet, Conversation, 2025, huile sur toile, 41 x 33 cm
Johan Larnouhet, Conversation, 2025, huile sur toile, 41 x 33 cm

Johan Larnouhet
(Né en 1988 à Marseille, France)
Diplômé en 2013 des Beaux-Arts de Paris, Johan Larnouhet est un peintre français basé à Paris. Son travail a été présenté dans de nombreuses expositions collectives en France et à l’étranger. Parmi elles on peut citer : « Au milieu de l’hiver... un invincible été », Double V Galerie (Marseille & Paris, France) ; « Sweet Memories », Monti 8 (Latina, Italie); « Entre chien et loup », Galerie Elsa Meunier et Galerie Mathilde Le Coz (Paris, France) ; « Il faudrait que je me calme » Mendes Wood Dm (Bruxelles, Belgique).
« Inner Selves » marque la seconde exposition personnelle de l’artiste avec la galerie, la premiere « Outskirts » avait eu lieu en avril 2023.

Johan Larnouhet
(Born in 1988 in Marseille, France)
A 2013 graduate of the Beaux-Arts in Paris, Johan Larnouhet is a French painter based in Paris. His work has been featured in numerous group exhibitions in France and abroad. These include: ‘Au milieu de l’hiver... un invincible été’, Double V Galerie (Marseille & Paris, France) ;
‘Sweet Memories', Monti 8 (Latina, Italy); ‘Entre chien et loup’, Galerie Elsa Meunier and Galerie Mathilde Le Coz (Paris, France) ; ‘ll faudrait que je me calme’, Mendes Wood Dm (Brussels, Belgium).
‘Inner Selves’ marks the artist's second solo exhibition with the gallery, the first being ‘Outskirts’ in April 2023.


JOHAN LARNOUHET
Inner Selves
Galerie Elsa Meunier
15 rue Guénégaud 75006 Paris

Mercredi à samedi: 14h-18h
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