Christine Safa est une peintre franco-libanaise qui nous a tout de suite touchées par ses couleurs intenses et lumineuses qui dévoilent des figures à la fois sculpturales et oniriques.
Ses toiles regorgent d’influences artistiques avant-gardistes et méditerranéennes, reflets de ce jeune talent aux multiples héritages culturels, qui a décidé de les représenter tels qu’elle les connait, tels qu’elle les a en souvenirs.
Ses toiles regorgent d’influences artistiques avant-gardistes et méditerranéennes, reflets de ce jeune talent aux multiples héritages culturels, qui a décidé de les représenter tels qu’elle les connait, tels qu’elle les a en souvenirs.
Elle nous dévoile avec poésie son histoire, son rapport à la peinture et ses inspirations.
Christine, pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Christine Safa, je suis française d’origine libanaise. Je suis diplômée des Beaux Arts de Paris depuis 2018 et je vis et travaille à Paris.
Pourriez-vous nous parler de votre peinture?
Pendant longtemps j’étais d’abord inquiète des conflits qui bouleversaient le Moyen Orient, puis progressivement je me suis immergée dans une forme plus atemporelle et atmosphérique de ce lieu.
J’appréhende la peinture comme un discernement d’états émotionnels, dictés par la lumière ; sa couleur, son poids, substance, sa légèreté ou lourdeur.
La lumière donne un poids à la peinture, le soleil s’étend comme un crépuscule de poussière tremblante sur les figures et paysages. Les couleurs se superposent, se fondent et se grisent. Je recherche un aspect minéral, telle une roche.
La matière inonde les figures, les corps sont noyés, immergés.
Chaque peinture est une déclaration d’un moment donné, suspendu, un instant de quiétude.
Je peins un visage comme je peindrais une montagne. Les cyprès deviennent des corps, les corps des montagnes, des lignes d’horizons.
Les figures récurrentes que je peins sont des sortes de témoins, des fossiles. Elles accueillent et subissent le temps, comme une ruine, une pierre.
Quelles sont vos sources d'inspirations?
Durant mes études j’ai bien sûr beaucoup regardé Cézanne, Gauguin, Matisse, les nabis, Balthus. Ils m’ont inspiré dans leur choix de couleurs, touches et compositions.
Depuis toujours les écrits d’Etel Adnan me fascinent; que se soit sa poésie ou ses récits. En parallèle d’Adnan depuis quelques temps je suis curieuse à l’égard d’Agnes Martin tant de ses propos que de ses œuvres. Hilma af Klint aussi. Je recherche quelque chose de plus essentiel et radical je pense. Tout en étant consciente et reconnaissante de ce que j’ai pu apprécié auparavant. Je reste toujours fascinée aussi devant les fresques italiennes, l’art antique de tout le bassin méditerranéen.
Qu’est ce qui vous a poussé à peindre/ à devenir artiste ?
J’ai toujours peins, depuis mes 5 ans. Bien sûr il y a eu un moment où un choix de « cursus » a du être fait, j’ai juste fait le choix de continuer à peindre et d’avoir une vie qui s’y adapterai.
Malgré la situation de confinement, quels sont vos projets, que faites-vous en ce moment ?
Avant le confinement j’exposais quelques peintures chez Tajan dans une exposition autour du portrait. J’avais quelques projets d’expositions collectives pour le début de l’été. Avec le confinement tout est perturbé mais c’est à accepter. C’est important de prendre le temps. Certes je ne suis plus dans mon atelier, j’ai fait le choix de ne pas me confiner là bas. J’ai de quoi peindre à la gouache et lire, ça sera suffisant pour ce temps suspendu imposé.
Retrouvez l'ensemble des peintures de Christine Safa sur son site:
https://www.christine-safa.com