Chats, écureuils, tourteaux... mais aussi Furby, ce jouet des années 1990, ou encore Alf et Chewbacca, ces créatures bien connues de la pop-culture, peuplent l’univers du peintre Charles Hascoët.
Elevés au rang noble du genre du portrait, ces animaux et objets constituent le bestiaire privilégié et personnel de l’artiste. Car à travers eux, Charles Hascoët nous dévoile, avec subtilité, des éléments pleinement autobiographiques. L'artiste donne à chacun une symbolique particulière, en créant un lien direct avec son existence et son entourage proche. Individualisés et isolés sur la surface picturale, ils sont dressés par l'artiste en une véritable galerie de portraits. En faisant l’expérience de chacun d’entre eux, des liens se tissent peu à peu et l’artiste nous narre une histoire : l’histoire de sa vie. Tels les chapitres d'un conte, ces scènes acquièrent une dimension magique. Les fonds et les motifs tournoient et se distordent parfois et nous sommes comme projetés dans un monde irréel. Entre vision et réalité, le peintre bouscule nos repères et nous emmène dans une atmosphère inédite.
A l’occasion de son exposition personnelle « Hairy » que lui dédie la Galerie Mighela Shama à Genève, l'artiste a accepté de répondre à mes questions! Je vous propose d’entrer dans son univers à travers ses mots et une séléction de ses œuvres.
Elevés au rang noble du genre du portrait, ces animaux et objets constituent le bestiaire privilégié et personnel de l’artiste. Car à travers eux, Charles Hascoët nous dévoile, avec subtilité, des éléments pleinement autobiographiques. L'artiste donne à chacun une symbolique particulière, en créant un lien direct avec son existence et son entourage proche. Individualisés et isolés sur la surface picturale, ils sont dressés par l'artiste en une véritable galerie de portraits. En faisant l’expérience de chacun d’entre eux, des liens se tissent peu à peu et l’artiste nous narre une histoire : l’histoire de sa vie. Tels les chapitres d'un conte, ces scènes acquièrent une dimension magique. Les fonds et les motifs tournoient et se distordent parfois et nous sommes comme projetés dans un monde irréel. Entre vision et réalité, le peintre bouscule nos repères et nous emmène dans une atmosphère inédite.
A l’occasion de son exposition personnelle « Hairy » que lui dédie la Galerie Mighela Shama à Genève, l'artiste a accepté de répondre à mes questions! Je vous propose d’entrer dans son univers à travers ses mots et une séléction de ses œuvres.
Peux-tu te présenter ?
Je suis parisien - né en 1985, je suis passé par les beaux-arts de Paris dont je suis sorti en 2014 je crois.
" Je pense que les personnages sont surtout des autoportraits sans faire exprès. Je peins des émotions surtout et celles-ci prennent la forme de situations ou de mises en scènes sommaire avec effectivement des bonhommes qui me ressemblent souvent un peu. "
Ton travail semble jalonné par deux univers. D’un coté tu réalises des scènes pleinement en prise avec la réalité : autoportraits, nature mortes, scènes de vie quotidienne. Et de l’autre, ce sont des scènes qui paraissent faire cohabiter en une même unité de temps et de lieu, le réel et l’imaginaire. Peux-tu me dire quelques mots sur ces deux recherches?
Je pense plus à des intuitions en réalité. Il y’a plusieurs choses qui apparaissent à l’atelier et ces peintures qui viennent racontent ensuite un ensemble, un peu comme une toile d’araignée au milieu de laquelle je me situe. Les connections qui se font ensuite sont le noeud ou je dois exister en tant que moi-même. J’aime bien quand on retrouve une nature morte à côté d’un grand tableau étrange, les rapprochements sont parfois riches et c’est ce qui me permet de mieux me comprendre.
Concernant tes oeuvres qui mêlent le réel et l’imaginaire, il semblerait que tu crées ta propre temporalité dans laquelle ton imaginaire se matérialise et prend vie dans le monde réel. Cet imaginaire tu le signales par la création de personnages à l’anatomie inédite: nez et bras allongés, visages anguleux.. Qui sont ces personnages et pourquoi leur donner cette apparence ?
Je suis pas sûr qu’il y ait une intention très claire derrière ça. En fait parfois c’est pour moi la seule façon de les mettre en place que de les représenter de telle ou telle façon. Parfois ils ont une bouche et souvent ils n’en ont pas. Généralement ils ont 4 doigts seulement mais c’est aussi parce qu’il me se semble que ça suffit comme ça.
Je pense que les personnages sont surtout des autoportraits sans faire exprès. Je peins des émotions surtout et celles-ci prennent la forme de situations ou de mises en scènes sommaire avec effectivement des bonhommes qui me ressemblent souvent un peu. Je fais pas tout à fait exprès mais comme je pense que j’essaye de faire quelque chose d’aussi personnel que possible alors oui ça doit venir du fond de ma pensée et donc me représenter de façon assez intime.
Après je ne pense pas raconter quelque chose de précis donc c’est sujet à interprétation, y compris pour moi-même.
L’arrière plan de tes scènes accentuent souvent cette perte de repères: ils sont tantôt abstraits ou tantôt ponctués par des motifs qui se font ondoyants. Ce parti-pris pictural est-il pour toi un moyen de nous transporter dans un songe ?
C’est surtout pour moi un plaisir de peindre, j’adore profondément la peinture et les fonds sont pour moi un espace où celle-ci peut pleinement exister et s’épanouir. Sans doute aussi pour des considérations de forme je laisse le plus possible de place à la couleur et aux variations en arrière plan pour pouvoir accentuer d’autres choses qui viennent ensuite. J’aime bien cette étrange présence de la couleur au fond, elle est parfois délicate ou juste étrange mais souvent extrêmement riche et savoureuse.
D’ailleurs, je remarque que les couleurs que tu emploies participe à une projection de tes scènes dans une atmosphère nocturne: un camaïeu de violet revient souvent. Et elles sont souvent éclairées par une lumière artificielle, notamment la bougie, générant des contrastes lumineux importants. Qu’est-ce que la nuit permet à tes narrations?
La nuit permet pour moi de faire largement intervenir des couleurs qui me touchent. Le violet et le rose en particulier. Y’a une idée de frontière entre le visible et l’invisible chez le violet qui m’attire : c’est la dernière couleur visible par l’oeil humain. Cette palette implique pour moi une liberté merveilleuse dans laquelle je me sens assez bien; je peux me permettre beaucoup de choses qu’il me serait plus difficile de traiter dans des natures mortes par exemple.
J’aime sans doute aussi l’idée que le crépuscule soit presque le domaine du songe et à partir de là le réel n’est plus tout à fait nécessaire et une grande liberté peut émerger.
Certaines de tes créations semblent interroger ce qui peut être élevé au rang de nature morte ou de portraits (je pense à celles que tu consacres aux Furbies, ou à tes oeuvres comme ‘tabasco’ ou ‘Listerine’) et de ce qui peut faire sculpture ( comme dans l’oeuvre « oignon pavé » dans laquelle tu places un oignon sur un socle). Quel regard portes-tu sur ces objets et plus largement sur l’art contemporain?
J’aime beaucoup faire des natures mortes en ce qu’elles me permettent sans réfléchir trop de peindre avec des préoccupations purement plastiques et formelles de peintures. Quand je peins une aubergines je vais passer du temps à la regarder et essayer de la comprendre et c’est un bel exercice je trouve. Ça n’a l’air de rien mais pourtant c’est pour moi une bonne façon de passer du temps à regarder un peu le monde et de comprendre mieux la peinture.
Les portraits sont une démarche purement académique aussi et parfois il se passe quelque chose qui me plait dedans. De temps en temps j’ai en fait cette envie de peindre mais sans tellement avoir de propos sous la main. Alors la nature morte ou le portrait s’impose comme une bonne solution.
Les furbies c’était une autre histoire, plus celle d’un dialogue avec ma propre histoire et mon désir de pouvoir reconnecter avec une part de moi-même. D’exorciser la nostalgie en fait.
Quelles sont tes principales influences créatrices?
J’ai compris beaucoup de choses dans la musique qui m’ont servi dans la peinture. Au niveau des émotions je pense que le langage musical est très éclairant et m’a permis de peut-être mieux développer ma grammaire. C’est super intéressant de regarder ailleurs comment on fait pour mieux comprendre ce qu’on peut faire à l’atelier ensuite.
Ce que j’aime dans la musique, qui me fait vibrer me renseigne sur la façon de raconter une émotion, que ce soit la techno, le jazz ou l’italo disco, il y’a pour moi des renseignements sur une forme d’extase qui ne doit pas être totalement étrangère à mon travail.
Pour découvrir davantage d'oeuvres de l'artiste et suivre son actualité artistique rendez-vous sur sa page instagram :
Vous pouvez aussi vous rendre sur le site de la Galerie Mighela Shama et découvrir quelles oeuvres de l'artiste y sont présentées: